A l'instant T (tout sur le moment) (9)

fabrice1120 a écrit:

la mafia belge vous observe

Et un belge aussi ici qui est bien content lui d'être absent du forum , absence qu'il a par ailleurs justifiée (même si se justifier pour ça  semble aux yeux de certains non indispensable dans ce cas) mais au vu de ce qu'il vient de lire... il n 'a plus justement besoin de pousser plus loin les dits justificatifs

Direction le sous marin avec son périscope

Ha tient, v'là Gégé

Tu vas bien mon grand

Bon, je m'installe alors

Stephan29 a écrit:
je dirai peut être pas fainéant mais déconnecté du 'réel', de la sphère marchande. De ceux qui ont un supérieur hiérarchique sur le dos du matin au soir.
Des enseignants ont justement fait ce choix pour éviter de se retrouver face à un patron.

On a un patron : un principal (collège) ou un proviseur (lycée) et parfois très exigeant.
Et déconnecté du "réel" ? De la sphère marchande ? Je ne vois pas en quoi...
Et dans tous les métiers, on a des gens qui bossent et des brebis galeuses. Ce qui est horripilant, c'est de se voir toujours réduit à quelques stéréotypes caricaturaux...

Numéro6 a écrit:Et déconnecté du "réel" ? De la sphère marchande ? Je ne vois pas en quoi...

clairement je veux dire qu'il n'y a pas de chiffre d'affaire, de résultat chiffré, d'un nombre de clients à atteindre.
toutes les professionnels qui travaillent dans la sphère marchande / privée sont sollicités chaque jour pour faire progresser le CA.  c'est le discours dominant.

un prof fait du mieux qu'il peut par rapport aux élèves qui sont en face de lui, des moyens qui lui sont attribués. il compose au mieux, souvent seul dans son coin.
mais il ne sera jamais inquiété si les résultats de ses élèves à l'examen sont inférieurs à ceux attendus. Par inquiétude j'entends sur son poste.
La sphère privée (ou le monde "réel") me parait plus exigeante à ce niveau là.

Stephan29 a écrit:

Numéro6 a écrit:Et déconnecté du "réel" ? De la sphère marchande ? Je ne vois pas en quoi...

clairement je veux dire qu'il n'y a pas de chiffre d'affaire, de résultat chiffré, d'un nombre de clients à atteindre.
toutes les professionnels qui travaillent dans la sphère marchande / privée sont sollicités chaque jour pour faire progresser le CA.  c'est le discours dominant.

un prof fait du mieux qu'il peut par rapport aux élèves qui sont en face de lui, des moyens qui lui sont attribués. il compose au mieux, souvent seul dans son coin.
mais il ne sera jamais inquiété si les résultats de ses élèves à l'examen sont inférieurs à ceux attendus. Par inquiétude j'entends sur son poste.
La sphère privée (ou le monde "réel") me parait plus exigeante à ce niveau là.

pas (totalement) exact.
Les résultats aux exams jouent (beaucoup plus qu'on ne le croit) sur les recrutements. Et si une classe, une filière... n'attire plus suffisamment, si elle n'est plus "rentable", elle ferme. Et là, le(s) prof(s) perd(ent) son (leurs) poste(s).
Donc si il est inquiété. Et sur son poste.

J'irai un peu à contre courant, heureusement qu'ils ne sont pas liés à un quelconque chiffre d'affaire ! On parle de transmission du savoir, pas de compétitivité et encore moins de clientélisme... Nos enfants ont bien le temps d'être confronté à ce monde, non ?

ma nana me parle d'enseignement toute la sainte journée et v'la que vous vous y mettez aussi

milou_info a écrit: Nos enfants ont bien le temps d'être confronté à ce monde, non ?

oui!

Sans pour autant les en exclure.... les nouvelles technologies doivent faire partie intégrante de la pédagogie par exemple.... mais sans remplacer le concret!

btat a écrit:Donc si il est inquiété. Et sur son poste.

oui : mais il est reclassé souvent ailleurs. au mieux dans le même lycée, au pire pas trop loin géographiquement (on l'espère)
mais il a toujours son job.

milou_info a écrit:On parle de transmission du savoir ...

ça se discute.
transmission = instruction = remplir un verre plus ou moins vide.
éducation, enseigner = former des esprits critiques. => actuellement c'est ce qui se fait.
2 notions différentes.

Chrissss a écrit:ma nana me parle d'enseignement toute la sainte journée et v'la que vous vous y mettez aussi

T'est marié à Laurent?

oui, on est peut être hors sujet.
j'arrête pour ma part. faudrait créer un sujet à part .

Pour réconcilier tout le monde avec les enseignants :
prof d'espagnol bien sympa

pour les filles allergiques aux maths

Stephan29 a écrit:clairement je veux dire qu'il n'y a pas de chiffre d'affaire, de résultat chiffré, d'un nombre de clients à atteindre.

Un principal ou un proviseur a des objectifs chiffrés à atteindre : taux de réussite, effectifs, etc. La pression est très forte sur les chiffres et la carrière en découle.

…

Merci à Monsieur Gruîk pour son commentaire nuancé et informé (voir plus haut). Je suis un enfoiré de proviseur (à la retraite) qui a aimé autant "ses" professeurs que "ses" élèves et que "ses" parents : ce n'est pas parce qu'une minorité d'élèves, de professeurs et de parents sont aussi bêtes qu'imbuvables ou fainéants, qu'il faudrait oublier la belle majorité des gens sympathiques et plutôt bosseurs, parmi les élèves et leurs parents comme parmi les enseignants.

Le métier de professeur n'est pas banal : tout un chacun laisse entre leurs mains ce qu'il a de plus cher (son enfant). Forcément, cela entraine des attentes folles, tout comme des crispations ou des fantasmes hors de propos.

Sachons raison garder : les professeurs sont des gens comme nous, infiniment appréciables et infiniment imparfaits.

jeanphi a écrit:

Merci à Monsieur Gruîk pour son commentaire nuancé et informé (voir plus haut). Je suis un enfoiré de proviseur (à la retraite) qui a aimé autant "ses" professeurs que "ses" élèves et que "ses" parents : ce n'est pas parce qu'une minorité d'élèves, de professeurs et de parents sont aussi bêtes qu'imbuvables ou fainéants, qu'il faudrait oublier la belle majorité des gens sympathiques et plutôt bosseurs, parmi les élèves et leurs parents comme parmi les enseignants.

Le métier de professeur n'est pas banal : tout un chacun laisse entre leurs mains ce qu'il a de plus cher (son enfant). Forcément, cela entraine des attentes folles, tout comme des crispations ou des fantasmes hors de propos.

Sachons raison garder : les professeurs sont des gens comme nous, infiniment appréciables et infiniment imparfaits.

(pas compris le "enfoiré "?????)

54gasp a écrit:(pas compris le "enfoiré "?????)

C'est juste que c'est le poste idéal pour en prendre plein la poire de tous les côtés ! C'est assez ironique aussi : ce n'est pas tous les jours désagréable d'être un (modeste) notable.

jeanphi a écrit:

54gasp a écrit:(pas compris le "enfoiré "?????)

C'est juste que c'est le poste idéal pour en prendre plein la poire de tous les côtés ! C'est assez ironique aussi : ce n'est pas tous les jours désagréable d'être un (modeste) notable.

Je confirme....

Stephan29 a écrit:

Numéro6 a écrit:Et déconnecté du "réel" ? De la sphère marchande ? Je ne vois pas en quoi...

clairement je veux dire qu'il n'y a pas de chiffre d'affaire, de résultat chiffré, d'un nombre de clients à atteindre.
toutes les professionnels qui travaillent dans la sphère marchande / privée sont sollicités chaque jour pour faire progresser le CA.  c'est le discours dominant.

un prof fait du mieux qu'il peut par rapport aux élèves qui sont en face de lui, des moyens qui lui sont attribués. il compose au mieux, souvent seul dans son coin.
mais il ne sera jamais inquiété si les résultats de ses élèves à l'examen sont inférieurs à ceux attendus. Par inquiétude j'entends sur son poste.
La sphère privée (ou le monde "réel") me parait plus exigeante à ce niveau là.

Je vois ce que tu veux dire et tu as en partie raison. Pour ma part, j'ai conscience effectivement d'avoir une situation privilégiée mais comme tous les membres de la fonction publique.

Ce n'est pas pour autant qu'au quotidien, notre métier est plus facile. Je ne me plains pas du tout de mon métier et j'aime ce que je fais (prof donc depuis 21 ans). Et depuis 21 ans, je travaille avec (le plus souvent) plaisir et j'aime beaucoup mes élèves dans leur ensemble et il est assez rare que j'ai des rencontres pénibles avec les parents (ça arrive mais la plupart du temps, ce sont des rencontres agréables).

Mais comme tous les métiers, il a ses propres contingences et je trouve que c'est un peu usant. Depuis plus de 20 ans, je fais des semaines de 50h à 70h, je passe une majorité de mes week-end et de mes soirées dans mon bureau, je lis "utile" dans mes loisirs pour être au point d'un point de vue scientifique, j'ai passés des centaines d'heures devant mon PC à apprendre à faire des montages vidéos, à utiliser un nombre de logiciels incalculables en fonction des évolutions techniques, PC, logiciels et autres matériels achetés à mes frais car ce n'est pas fourni par l'EN, à courir partout parfois pour aider des élèves malades, ou en rupture scolaire ou en difficultés familiales, à être tour à tour assistant social, psychologue, conseiller, intermédiaire, gendarme, organisateur, à lutter contre toutes les lourdeurs administratives, à s'adapter à toutes les réformes qui nous transforment de plus en plus en animateur plus qu'en prof, sans jamais attendre une quelconque reconnaissance de personne, coincé entre les exigences de la société, des élèves, des parents, de l'institution... Une fois absent en 20 ans pour une opération chirurgicale.

Donc, j'avoue, parfois, me faire traiter de fainéant... Je ne fais que mon métier, ni plus ni moins que n'importe qui.

Bon, filons parler rasoir !

milou_info a écrit:J'irai un peu à contre courant, heureusement qu'ils ne sont pas liés à un quelconque chiffre d'affaire ! On parle de transmission du savoir, pas de compétitivité et encore moins de clientélisme... Nos enfants ont bien le temps d'être confronté à ce monde, non ?

+10000

De toutes façons, le jour où l'enseignement sera privatisé (j'espère que ça n'arrivera pas, mais...) on reprochera aux profs l'inverse d'aujourd'hui et rien n'ira non plus.

Rien n'est parfait nulle part mais je préfère des profs sans objectifs chiffrés aux mêmes payés au résultat que les mêmes rémunérés par Bouygues.

Allez, je ne peux plus me retenir.
Après les inconnus, les fatals picards.

Mais quelle belle journée!
L'été arrive tout doucement, c'est cooooollll!

Je viens d'aller acheter 60 paquets de farine au secours populaire...
Que je vais allé redistribué à ceux qui en on vraiment besoin...des p'tites mamies ou autres!
Même si je suis un peu dans la mouise, certains le sont plus que moi..

Alors, pour en revenir a cette histoire d'EN, moi avant j'pensais que les profs c'etait des glandeurs, bcp de congés et salaire sympa ... mais ca c'etait avant.

Depuis 8 ans que je vis avec ma femme qui est instit en maternelle en France, mon avis a bien changé.

Ok, elle ne preste que 24h/semaine devant les enfants mais j'vous raconte pas les heures de prépa et de correction qu'elle se tappe, elle est largement au dessus des 40h/semaine ...

Ok, y'a un pourcentage de parent qui en a encore qqchose a foutre de l'enseignement donné a leur enfants mais c'est pas la majorité, la plupart pondent pour les allocs et se déchargent sur les prof pour elever leurs moutards, Français ou etranger d'ailleurs et j'irais même plus loin en disant que les blacks ou les turcs sont surement plus impliqué dans l'education de leurs enfants que les "blancs" bien Francais.

Depuis 5 ans, aucune revalorisation de salaire a l'EN par contre les charges augmentent et le cout de la vie aussi ... dans le privé j'ai jamais connu ça.

Des classes de 30 moutards voir plus avec 2 voir 3 niveaux ce qui augmente encore la charge de travail et diminue la qualité de l'enseignement donné.

L'EN qui instaure le periscolaire qui finalement se transforme en garderie dans 80% des cas car les communes n'ont pas les ressources pour l'assumer ...

Ma femme est dégouté de son travail, aime qui fait de la maternelle depuis plus de 20 ans, qui adore les mômes ... Aujourd'hui elle envisage sa reconversion, elle dit qu'elle passe plus de temps a faire de l'administratif (evals et Cie) qu'a faire son vrai boulot d'instit, c'est a dire transmettre un savoir a des enfants.

Moi j'dis qu'ils ont raison de faire grêve, la grêve est un droit et un devoir quand ca va mal dans une institution et tout ceux qui critiquent ne savent rien de ce qu'ils vivent au quotidien, allez y vous enseigner a 30 mioches mal élevés toute la sainte journée et ensuite vous tapper leur vieux qui comprennent pas pourquoi leur rejeton sais pas compter jusqu'a 3 sans passer par 4 en arrivant au CP.

Putain ca serait moi a sa place, j'serais déjà en prison ca c'est sur.

respect au prof, du moins a tout ceux qui aime encore leur travail si il en reste.

Il ne faut pas oublier que les acquis d'aujourd'hui, sont bien souvent du aux grèves de nos parents/grands parents

Allez, je ne peux plus me retenir (bis)
En guise de conclusion ...

gigabillou a écrit:Il ne faut pas oublier que les acquis d'aujourd'hui, sont bien souvent du aux grèves de nos parents/grands parents

Mais c'est clair, ce qu'on a aujourd'hui c'est parcequ'ils se sont battu pour l'obtenir et ca bcp ont tendance a l'oublier ...

gigabillou a écrit:Il ne faut pas oublier que les acquis d'aujourd'hui, sont bien souvent du aux grèves de nos parents/grands parents

Oui, cependant aujourd'hui, il y a un réel problème de représentation syndicale ; ces derniers, lorsqu'ils ne refont pas leurs bureaux ne représentent hélas que 5 à 6 % de la population active. Pourtant, certains syndicats les plus poussifs (Sud Rail, et j'en passe) ont un impact majeur dans les négociations sociales, voire peuvent bloquer l'ensemble d'un processus.

Pour ma part, je ne trouve pas cela raisonnable, je souhaiterais qu'il y ait plus de syndiqués, une vraie formation continue à la syndication, mais avec une méthode de négociation intelligente, basée sur le compromis avant la mise en grève. Je crois même qu'il devrait y avoir des incitations à la syndication. Et cela est valable pour les syndicats de salariés, comme des patronats.
En contre partie, le pouvoir exécutif en tiendrait compte dans les négociations selon sa représentation réelle (c'est à dire aujourd'hui pas grand chose, mais progressivement, ce serait un vrai acteur de la négociation sociale).

Très juste à mon goût! Même si cela est assez représentatif de ce qui se fait en Allemagne à ce sujet et auquel je n'adhère pas dans sa globalité, je pense qu'il y a un modèle français à reconstruire et à réinventer.
La lutte "à la papa" a vécu! Cependant avant de pouvoir mettre en place un tel système raisonnable et raisonné, il faudrait que les citoyens se responsabilisent et acceptent majoritairement de se syndiquer ou du moins de se regrouper au sein des entreprises et administrations. Non pas pour obtenir unilatéralement ou s'accrocher à des acquis qui ne correspondent plus au monde economique et social actuel, mais pour avancer conjointement avec une direction "à l'écoute".

Mais avant que l'individu ne soit raisonnable...

De plus un syndicat par corporation permettrait certainement des tractations plus efficace (Cf. les pays du ch'Nord)

Par une meilleure connaissance des problématiques, spécificités et besoins du secteur d'activité, effectivement.

Dans mon boulot, y a la CGT.

Depuis que je bosse (ça fait plus de cinq ans), j'ai jamais vu un collègue syndiqué, même sur Toulouse. Il doivent être cinq à Paris, mais c'est les seuls qui négocient. Je vous raconte pas la convention collective qu'on se paye.