Les règles du jeu du rasage traditionnel (1).

Cher lecteur, toi qui t’es égaré par hasard sur ce message, et qui t’aventures en tant que novice ou expert dans l’univers du rasage traditionnel, laisses moi te conter ce monde étrange et fascinant.

Après avoir évoqué rapidement l’histoire du RT (Rasage Traditionnel, mais l’usage d’acronymes vous donnera une aura d’expertitude avec laquelle – comme moi – vous pourrez berner les brebis innocentes qui se rasent les jambes au Mach3), passons maintenant aux règles du jeu.

Car oui, comme le Rugby, le RT est un sport viril mais correct, avec des règles simples en apparence mais dont les détails deviennent vite incompréhensibles.
Mais commençons par les fondamentaux du jeu.
Pour autant n’essayez pas de vous raser avec un ballon ovale, vous n’obtiendriez pas grand-chose, même pas un autographe de Philippe St André, c’est dire si ça vaut rien ! Non, pour jouer au RT il vous faudra 3 instruments obligatoires et spécialisés : un rasoir, une lame, un savon. Eventuellement un blaireau et quelques accessoires supplémentaires tels que avant et après rasage, bol… qui sont souvent très appréciés des utilisateurs.
Mais nous reparlerons une autre fois du matériel.

Les règles du jeu donc.
Tout d’abord, n’oubliez pas le plus important : l’athlète de haut niveau, le pilote d’essai, l’explorateur intrépide, le guerrier solitaire, l’homme des hautes plaines : vous.

Une condition physique minimum est indispensable avant de vous lancer dans le RT.
- Vous devez être âgé de moins de 190 ans et de plus de 12 ans (pour les plus précoces d’entre vous).
- Ne pas porter de lunettes à plus de 15 foyers (ou sinon avoir un chien).
- Avoir au moins une main.
- Avoir des poils qui poussent sur la figure (ah ben oui).
- Et quelques autres pécadilles telles que NE PAS pouvoir supporter 30 secondes d’écoute d’un single de Booba…

Attention, certaines confréries sont interdites de RT, car leurs statuts professionnels les obligent à être rasés de très loin. Donc, si vous êtes Gispsy King, Eric Cantona, cascadeur Mexicain dans un film de Tarantino ou Roselyne Bachelot, désolé. Pour vous le RT restera un rêve brisé net, tué dans l’œuf, anéanti par ce monde sans pitié.

Autre précaution : il est important que vous soyez éveillés au moment de vous raser. Le RT somnanbulique n’a à ma connaissance fait l’objet d’aucune expérience valide. On en trouve quelques traces dans les rapports d’autopsie de l’institut médico-légal. Il n’est pas homologué par l’IRRB (International Rugby Razor Board).

Idéalement, vous voilà donc, le Jour J, en Apollon sorti de votre douche, modestement vêtu d’une serviette immaculée ridiculement petite par rapport à votre virilité matinale, ou d’un peignoir, le corps encore humide de toutes ces vapeurs chaudes…
Et ce ne sont pas ces quelques abdos Kronembourg, ou ce torse avachi, ou ces épaules tombantes, qui vont vous empêcher de… perdre vos cheveux (merde !).

Ingrédient indispensable à tout RT, et dont on ne parle pourtant jamais : il vous faudra de l’eau !
Si possible chaude. Toujours la comparaison rugbystique : vous pouvez jouer au rugby sur un terrain en bitume, eh bien se raser sans eau, c’est pareil.

Et maintenant ! Et maintenant, il faudra attendre la suite demain.

Belle prose. Vivement demain...

toujours agréable de te lire !

Merci beaucoup chers lecteurs assidus. ☺

Faudra faire un recueil et te faire editer....