Restauration des CC (5)

Ça pourrait être judicieux d'ouvrir un topic "Chasses et lames à marier" ?[/quote]
@Plexus
Oui c'est une bonne idée...

+1 pour le fil de rencontre...  

@ Christo : comme le dit Plexus, il est peu probable que quelque chose colle dans ce que j'ai ; mais tu peux toujours m'envoyer un gabarit 1/1 par MP, je vérifierai

Almostblue a écrit:+1 pour le fil de rencontre...  

@ Christo : comme le dit Plexus, il est peu probable que quelque chose colle dans ce que j'ai ; mais tu peux toujours m'envoyer un gabarit 1/1 par MP, je vérifierai

Merci dès que j'ai un moment je te contacte
J'ai toujours eu envie de me raser avec un bartman ne me demande pas pourquoi...

Ce 6/8 manufacturé à Solingen - probablement dans les années '30, sur commande de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée ; d'où son marquage PLM au verso de la soie - procure désormais un rasage doux et efficace. Très agréable, pour un rasoir à côté duquel on passerait facilement ; et à tort, donc.



Pas de problème majeur pour ce qui aura été un gros rafraîchissement plutôt qu'une restauration - je n'ai pas déposé la châsse - mais la préservation de la gravure m'aura malgré tout amené à opter pour un compromis dans la profondeur du ponçage / polissage.


---oooOooo---


L'Othello m'aura pris davantage de temps : bien que sa facilité de restauration ait justement annoncé - comme souvent - un très bon acier, ses affûtages approximatifs précédents avaient fait de sa lame une serpette partant de 7/8 à 13/16 avec un léger creux médian. Ce n'est pas forcément bien perceptible sur la photo d'origine, mais c'était fort réussi dans le genre...  

J'ai donc choisi d'en faire un 13/16 bien propre sur lui. Et de lui donner une nouvelle châsse, aussi… forcément…..    



Au final, j'avoue ne pas être mécontent d'un résultat qu'il aura fallu aller chercher malgré tout : il y avait quelques belles crasses là-dessus ; mais, comme dit plus haut, l'acier ne demandait vraiment qu'à se prêter à la restauration. Ce qui donne un beau gros bébé de 70 grammes tout compris, bien équilibré, avec une forme de double évidement particulière, mais déjà vue ailleurs et qui procure une coupe bien franche. Reste à peaufiner le fil, ce que je fais systématiquement après avoir remonté les châsses pour éviter les dégâts des deux côtés de l'affaire…

Un bel et bon coupe-chou que je daterais, fort probablement, de la période antérieure à la reprise de la marque Othello par Anton Wingen Jr. Avant 1925, donc.

Son propriétaire pourra confirmer qu'il l'imaginait bien aller au rebut après l'examen préliminaire…

… et c'est le contraire qui s'est produit : dès que je l'ai eu en main, j'ai bien aimé ce Thiernois issu de la très confidentielle marque Koutex. Il s'en dégageait quelque chose de sain, de robuste, en dépit d'un état de délabrement avancé...



Je n'ai pas été déçu. Au final, ce 6/8 quart évidé s'est prêté de bonne grâce à la restauration et à l'affûtage / affilage. Testé ce matin, il s'est avéré maniable et relativement permissif pour délivrer un rasage efficace. Quelques dizaines de passes supplémentaires sur le cuir devraient améliorer une douceur qui ne demande que ça        

Bonsoir messieurs,
Remontage des chasses....

Superbe sauvetage !!!        

Une carrière à venir dans la réanimation pour coupe-choux en détresse ?

... arrivage du jour.....



...  Plexus commence à affiner ses choix : du Sheffield ( dont mon J. Rodgers, ceci dit ) et du beau français là-dedans, pas - trop - rock'n'roll à restaurer ; à-côté de quelques épaves dont les châsses seront récupérées... si elles ne cassent pas... et de tout venant dont on verra ce qu'on peut faire, si on le peut...        

... notez la délicate attention du Monstre, trouvée planquée dans les Babeluttes........      

Waouh ! Tu ne vas pas chomer. Tu prevois pour les longues soirées d.'hiver?

... ... blague à part, il y a de ça, oui    La cambrousse à l'ancienne, quoi : ça me permet d'acquérir de l'expérience pendant l'hiver, et quand le printemps pointera le bout de son nez, je lèverai le pied... au moins un peu......    

Le vendredi 30 Septembre 2022, à 13h39, Almostblue a écrit:
... état des lieux, pour information de l'honoré confrère destinataire ET celle de mes frères grands distraits* qui ne doivent qu'à la bienveillance des Fées de l'acier le fait de ne pas s'être ( encore ) niqué le bout d'un doigt...



... sortez couverts, somehow.......   

* ... ce n'est pas exactement le terme que j'ai employé au moment des faits........  

Notez que j'ai tenu compte des risques du métier lors de mon dernier envoi !

D'accord, mais vu le nombre de pièces.....?

Almostblue a écrit:... arrivage du jour.....



...  Plexus commence à affiner ses choix : du Sheffield ( dont mon J. Rodgers, ceci dit ) et du beau français là-dedans, pas - trop - rock'n'roll à restaurer ; à-côté de quelques épaves dont les châsses seront récupérées... si elles ne cassent pas... et de tout venant dont on verra ce qu'on peut faire, si on le peut...        

... notez la délicate attention du Monstre, trouvée planquée dans les Babeluttes........      

Il m'a l'air d'avoir quelques belles pièces dans tous ça....
Du travail en perspective mais après restauration tu affûte?

Il y a de belles choses, oui, Christo ; et il y en a encore en chemin. Dont quelques Nogent. Il devient bon, not' Laurent...

Et oui : je fais la totale

Almostblue a écrit:Il y a de belles choses, oui, Christo ; et il y en a encore en chemin. Dont quelques Nogent. Il devient bon, not' Laurent...

Et oui : je fais la totale

La totale oui bon tu a de quoi occuper les soirées d'hiver.
Moi c'est le temps qui me manque...
Et maintenant je suis à la recherche de chasse pour l'Henckels qui vient d'arriver au démontage j'ai repéré une fissure...

Moi pour les longues soirées d'hiver, j'ai d'autres occupations et je n'ai pas besoin de mercurochrome spécial doigts...

@ Christo ... tu l'as dit : il y a de quoi faire d'autant que c'est de l'apprentissage en même temps, dans pratiquement tous les domaines.

Et effectivement ça demande du temps... j'en dispose, conscient de la chance que ça représente. À tout point de vue...

Luminoso a écrit:Moi pour les longues soirées d'hiver, j'ai d'autres occupations et je n'ai pas besoin de mercurochrome spécial doigts...

... tu as raison, Georges : c'est bien aussi, le jeu d'échecs...

Comment tu as deviné qui joue aux échecs....? 

Petit...

Christo a écrit:maintenant je suis à la recherche de chasse pour l'Henckels

... quelles dimensions ? Et la couleur : blanc / blanc crème ? Il y a peut-être quelque chose pour toi, dans l'arrivage d'hier...

... quelles dimensions ? Et la couleur : blanc / blanc crème ? Il y a peut-être quelque chose pour toi, dans l'arrivage d'hier...  [/quote]

Salut Patrick
La couleur peut importe la taille entre 5/8ème et 7/8ème la forme ronde comme d'origine longueur au moins 14mn...voilà tu sais tout  j'essaie de rester fidèle un max à l'origine

Messieurs, j'ai créé un post especial pour ça !
Si au premier échange ça se fait dans le post restauration, à quoi ça sert que Plexus y décarcasse ?

Du temps, mais pas de problème majeur, pour restaurer ce Buttler dont le marquage Cavendish annonçait bien un acier Sheffield de haute qualité : il n’était de toute évidence pas nécessaire de passer par un bain d’acide préliminaire, et le coup à l’avant de la lame lui-même ne présentait aucune trace de rouille noire. Celle-ci était limitée à deux attaques de la taille d’une tête d’épingle, sur le dos. Plutôt remarquable pour une lame de cet âge ayant manifestement vécu.

Il a par contre fallu y aller prudemment avec les abrasifs. L’essentiel a été fait manuellement en suivant une progression de 600 à 1200, finition avec des brosses rotatives de polissage douces et à basse vitesse. Côté produits, le HP34 de Plexus a fort bien fait le travail ; j’ai toutefois eu recours à l’Impeca, plus mordant, en première passe dans la zone du coup, de façon à bien garantir cette région.




Pour le reste j'ai choisi de parachever la restauration de ce coupe-chou émanant des fournitures de l’Armée des Indes en l'interprétant, plutôt que tenter de le faire à l'identique. C'est donc une châsse de récupération en ivoirine de couleur blanche – références croisées à Ganesh et à la couleur du deuil, en Inde - et pourvue de trois rivetages – la notion trinitaire est très présente dans l’Hindouisme - qui remplace l'initiale en corne noire, complètement tordue et dégradée.

Ça change bien évidemment la prise en main et la perception visuelle du rasoir. Mais il y gagne en maniabilité par une meilleure cohérence des dimensions ; et l’allègement visuel joint à une symbolique qui ne doit rien au hasard sert bien, me semble-t-il, une dynamique de restauration basée à la fois sur le souvenir des troupes Indiennes venues combattre en Europe, et la remise en service d’une belle lame.

À l'affûtage / affilage j'ai par contre choisi de conserver, pour éviter de me retrouver sur un petit 9/16, la – légère – remontée du fil vers le nez qui débute dans le dernier quart de la lame. Ce ne sera pas la première du genre, et ça présente certains avantages à l’usage.

 
Toujours autant de plaisir à lire ta prose, qu'à regarder les résultats de ton travail.
Encore hindou qu'on croirait sorti de chez le Marchand, alors qu'il a fait la guerre il y a plus de 100 ans !

Bien que ce Talisman n'ait pas été particulièrement oxydé, l'effacement d'un voile rougeâtre omniprésent aura toutefois dû être réalisé avec prudence, et le polissage périphérique avec parcimonie, pour préserver la gravure.

Mais la difficulté majeure aura été la reconstruction d'un fil et sa mise en état de raser : sur la vue initiale on peut discerner des joues flasques qui se seront avérées particulièrement vicieuses à traiter dans la mesure où, en plus de n'être pas uniformément réparties, celle située côté talon présentait une réplique - une sous-joue flasque, en quelque sorte - dont j'ai mal anticipé les répercussions ; ce qui aura probablement entraîné, manque d'expérience aidant, un début de pli... qui m'aura contraint à tout reprendre quand je croyais aboutir...     

Mais allez : ça y est….



Le fer à gigot - si, si - attribué à Peroux Cognet est déposé le 14 avril 1904 ; et la marque parlée « Le Talisman » le 28 avril 1906, renouvelée le 29 mars 1919 à l'occasion du dernier dépôt référencé de la société. Les marques étant renouvelées tous les quinze ans à cette époque, et Le Talisman n'apparaissant plus ensuite, on peut dater au plus large 1906 - 1934 voire, sous réserves et au plus serré, 1906 - 1919 dans la mesure ou la marque déposée en 1919 l'est sous forme de majuscules italiques.

… et hop : un deuxième Peroux-Cognet. Modèle non identifié cette fois, mais pourvu d'une châsse de forme originale qui dira peut-être quelque chose à l'un ou l'autre, spécialisé dans les manufactures françaises...   

Quoi qu'il en soit je ne sais pas où il avait traîné, celui-la, mais il faisait peine à voir, littéralement enrobé qu'il était dans une espèce de mélasse rougeâtre, tenace, ressemblant à du sirop séché. Bref, un truc absolument infâme à nettoyer mais sous lequel j'ai eu la bonne surprise de retrouver un ensemble relativement bien préservé de la rouille noire : quelques atteintes, finalement peu profondes, aux endroits habituels.



Le résultat est plutôt sympathique, et donne envie d'essayer ce petit coupe-chou désormais bien propre sur lui. Faisant partie d'une fournée de quatre sur lesquels je travaille simultanément, il patientera encore un peu avant de passer sur la pierre ; mais les premières touches annoncent un acier nettement plus accommodant que celui du Talisman.

     
Je rêve, c'est la photo qui trompe, ou tu as réussi à combler la manque dans la chasse au niveau du nez ?
Celà tiendrait du miracle nanounesque !